Déclaration Liminaire du Snudi FO 48 – CAPD du 1er octobre 2018

Monsieur le Directeur Académique,
Depuis le début de cette année scolaire les attaques contre le statut des enseignants sont nombreuses.
Le ministre a demandé aux enseignants de mettre en place des évaluations CP & CE1… qui n’existent dans aucun texte réglementaire ! Il n’existe aucun arrêté, aucun décret, aucune circulaire ne définissant réglementairement ces évaluations, de fait, pour le SNUDI-FO, elles ne peuvent revêtir de caractère obligatoire. Ce n’est pas parce que le ministre le dit qu’il faut le faire.
Les campagnes de communication du Ministre ne s’imposent pas aux PE ! Les obligations des PE sont fixées par le décret 90-680 ! En l’absence de cadre réglementaire, aucune obligation de passation, ni de saisie !
Les 5h d’APC dégagées ne rendent pas la passation et la saisie obligatoires ! Elles ne résolvent pas les problèmes de remise en cause de la liberté pédagogique individuelle, du non-respect du cadre réglementaire et remise en cause du statut des enseignants, de l’utilisation de ces évaluations pour l’évaluation des écoles et des enseignants avec pour objectif la mise en concurrence des établissements entre eux.
Pour le SNUDI-FO, l’utilisation des évaluations nationales CP/CE1 ne peut donc se faire que sur la base du volontariat, l’obligation de passation et de remontée des résultats doit être suspendue.

Le ministre veut imposer aux PE le contenu des APC par la circulaire du 29 mars 2018. La circulaire ministérielle va à l’encontre du décret du 31 mars 2017 qui définit clairement que les Activités Pédagogiques Complémentaires doivent être organisées en fonction des besoins des élèves, déterminés par l’enseignant. Ces besoins ne peuvent se limiter aux seules « activités relatives à la maîtrise du langage et à la lecture ».

Par ailleurs, un rapport parlementaire établit une liste de propositions qui bouleverseraient totalement le fonctionnement des écoles publiques, remettraient en cause nos garanties statutaires, prenant prétexte de la situation dégradée des directeurs créée par le refus d’augmenter les décharges, d’améliorer le régime indemnitaire, de renouveler les aides administratives et de respecter le décret de 1989.
Le rapport préconise de supprimer toutes les écoles maternelles en les fusionnant avec les écoles élémentaires au sein d’écoles primaires ! De la même manière, les petites écoles rurales devraient être regroupées pour permettre « l’émulation » entre les élèves et un meilleur « travail d’équipe » entre les personnels. Des milliers d’écoles seraient ainsi rayées de la carte (ainsi que les postes de directeurs) et des milliers de classes seraient fermées en globalisant les effectifs.
Le rapport préconise la mise en réseau des écoles « par bassin de vie » autour du collège du secteur pour mieux les « inscrire dans leur territoire ». Ces réseaux, outre la mutualisation des locaux envisagée, préparent « des enseignements communs école/collège » avec « interventions croisées PE enseignants du secondaire ». C’est le retour aux EPEP, un projet gouvernemental rejeté à l’époque par le SNUDI-FO et qui n’avait pu aboutir grâce à la mobilisation des enseignants des écoles.
Pour manager ces nouveaux établissements, le rapport propose de créer un statut de directeur, accessible par concours. Ce statut mettrait fin à la référence au décret de 1989 qui fait du directeur un professeur des écoles qui occupe une fonction particulière. Le lien avec la mission d’enseignement serait supprimé.
Ce « néo-directeur » serait supérieur hiérarchique des enseignants, sur la base d’une « lettre de mission » chargé entre autres de leur accorder ou de leur refuser des autorisations d’absence et serait responsable de la mise en œuvre effective dans l’école des différents projets.
Il se verrait attribuer de nouvelles missions (ex : gérer voire assurer le remplacement des enseignants absents).
Pour le SNUDI FO, il n’est pas question de prendre en compte les propositions contenues dans ce rapport. Ce que nous voulons pour les directeurs, c’est l’augmentation des décharges de service, une réelle amélioration financière, une aide administrative pour chaque directeur avec des emplois statutaires de la fonction publique et le respect du décret de 1989 fixant les missions des directeurs.

En Lozère, la charge de travail importante qui pèse sur les directeurs en ce début d’année est sans aucun doute à mettre en lien avec l’absence de candidat pour la liste d’aptitude.

Concernant la formation continue et pour faire suite à la lettre que nous vous avons adressée le 26 septembre, nous vous demandons sur quel temps de service les collègues peuvent comptabiliser les heures de stages obtenues au PDF hors temps de classe.
Enfin, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, il ne faut pas se bercer d’illusions. A l’heure où le gouvernement affiche son intention d’en finir et d’en finir le plus vite possible avec toutes les conquêtes sociales (services publics et statut des fonctionnaires, retraites, santé, sécurité sociale), la réforme des retraites qui s’annonce n’a pour autre but que de détruire notre Code des Pensions, notamment avec la suppression du calcul sur les 6 derniers mois, et pourra nous faire perdre jusqu’à 30% de pension. De plus, le système « à points » totalement aléatoire qui sera mis en œuvre ne nous laissera que deux options : travailler jusqu’à notre mort ou finir notre vie dans la misère.

C’est pourquoi le SNUDI-FO appelle les personnels du 1er degré, à se mobiliser le 9 octobre avec les autres personnels de l’Éducation Nationale, avec les autres fonctionnaires, avec les autres salariés, avec les étudiants, les lycéens, les retraités et les chômeurs et à se mettre massivement en grève :

– Pour la défense de nos statuts et du statut général de la Fonction publique
- Pour l’abrogation de PPCR
- Pour l’abandon du projet d’un régime universel de retraites par point, pour le maintien du Code des Pensions civiles et militaires.
- Pour l‘augmentation générale des salaires
- Pour la défense de l’École et du service public républicain contre la territorialisation

Nous vous remercions pour votre attention.

Emilienne GERBAL et Béatrice LAFON
Elues du personnel pour le SNUDI FO 48

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